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Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/288

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Mourons ! place aux vainqueurs et qu’ils soient anathèmes ;
Place aux dieux inconnus, place au gouffre béant ;
Et livrons, sans frémir, en nous frappant nous-mêmes,
Le monde à ce progrès… peut-être à ce néant !


III



Unis au grand vieillard de corps et de courage,
Ses fils, échos vivants de son hymne sauvage,
D’une sombre clameur lui faisaient un refrain,
Appuyaient chaque mot de leur geste d’airain.
Lui, comme aux jours sacrés où les plantes prescrites
Sous sa faucille d’or tombaient suivant les rites,
Comme s’il eût tranché, d’une paisible main,