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Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/38

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Quand je t’arrose feuille à feuille,
Quand, pour t’admirer de plus près,
Soir et matin je me recueille
Penché sur ton berceau de grès ;

Adieu ville, adieu prison noire
Où rôdent les esprits méchants ;
Adieu le livre et l’écritoire !
Mon cœur a pris la clef des champs.

Je passe, en rêve, au pied des haies,
Des nids joyeux j’entends la voix ;
Couché sous les hautes futaies,
J’aspire encor l’odeur des bois.

Je retrouve en pleine verdure
Les sommets d’où je t’apportai ;
Un petit coin de la nature
M’a rendu son immensité.