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Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/98

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Un miel coule du chêne et la ruche murmure :
« Prends ce rayon doré. »

                                               — « Ton miel est vite aigri ;
Le pain et le calice en partant m’ont nourri. »

« Guerrier, qui cours si vite aux nobles entreprises,
Cueille, en passant, au bord du panier, ces cerises. »
« Ami, voici ma cruche et goûte de ce lait. »
« Ami, voici mes fleurs, prends celle qui te plaît. »

— « Je ne veux rien de vous, dames et pastourelles ;
Passez ! j’accepterais si vous étiez moins belles.
L’enfant au chapelet, vous qui ne m’offrez rien,
Recevez le salut d’un chevalier chrétien. »

C’étaient, à chaque pas, tentations pareilles,
Complot malicieux des fruits -, des fleurs vermeilles.
Mais, toujours attentif, à travers vaux et monts,