Page:Laprade - Poèmes évangéliques, Lévy, 1860.djvu/164

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Le sens des mille caractères
Que les fleurs tracent dans les prés ;

Les réseaux tremblants sur la mousse
Qu’à l’ombre du feuillage noir
La lune, avec sa blancheur douce,
Tresse au pied des chênes le soir.

Fais que je sache mieux entendre’
L’esprit caché dans cette voix
Qui parle au cœur plaintif et tendre,
Quand le vent gémit dans les bois.

Je veux recueillir sur les cimes
Des accords l’innombrable essaim,
Pour exprimer ces voix intimes
Qui me tourmentent dans mon sein.

Toi, nature, qui me pourvoies
De mélodie et de couleurs,
Riche écho de toutes mes joies,
Tu l’es surtout de mes douleurs !

Hélas ! les grandes harmonies,
Le vent, les mers et les forêts