Page:Laprade - Poèmes évangéliques, Lévy, 1860.djvu/180

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Peut-être tu viendrais de toi-même aujourd’hui,
Solliciter le don qu’il apporte avec lui ;
Et de la source, avant que ton peuple t’y suive,
Pour toi, peut-être, il eût tiré des flots d’eau vive.


LA SAMARITAINE

Mais le puits est profond, Seigneur, et tu n’as rien
Pour en tirer de l’eau, car ce vase est le mien.
Où donc aurais-tu pris ce flot qui désaltère ?
Es-tu donc plus puissant que Jacob notre père
Il nous donna ce puits, et lui-même il y but,
Et chacun de ses fils y menait sa tribu ;
Et, de leurs grands troupeaux, le soir, autour des tentes,
Dans son onde on lavait les toisons éclatantes.


JÉSUS

Celui qui boit cette eau reste encore altéré :
Mais qui boira de l’eau que je lui donnerai,
Qui du bord de mon urne approchera sa lèvre,
Jamais plus de la soif ne connaîtra la fièvre :
De cette eau, dans son cœur, sitôt qu’il a goûté,
Une source y jaillit et pour l’éternité.