Page:Laprade - Poèmes évangéliques, Lévy, 1860.djvu/202

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Et la sœur, saisissant ces mots qu’elle espéra,
Vole et porte à sa sœur la céleste nouvelle.
Les froids consolateurs s’étaient emparés d’elle ;
Et ses pleurs, seuls discours qui sachent consoler,
Retombaient sur son cœur, ne pouvant plus couler.

Mais, prononçant tout bas le nom qui la rassure.
Et qui plus doucement fait saigner la blessure :
— « Le Maître est là, dit Marthe, et vous appelle à lui ! »

On cherchait Madeleine^, elle avait déjà fui ;
Et déjà, hors du bourg, au champ des Térébinthes
Où Jésus l’attendait, arrivant les mains jointes :
— « Il ne serait pas mort, disait-elle à genoux,
Seigneur ! si vous aviez habité parmi nous. »

Or, le zèle indiscret de ces gens qu’elle évite,
Sur ses pas, vers Jésus les a conduits bien vite ;
Ils entouraient le Christ et cette femme en pleurs ;
Quelques-uns, il est vrai, pleurant de ses douleurs.

Jésus, qui sait pourtant comment sécher les larmes
Et pour toute souffrance a d’invincibles charmes,
Lui, qui voit par delà les ombres du trépas,
Lui, roi de ces hauts lieux où le mal n’atteint pas,