Page:Laprade - Poèmes évangéliques, Lévy, 1860.djvu/280

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Pendant les jours d’épreuve, aussi, Dieu vous confie
Ses fils que l’on blasphème et que l’on crucifie ;
Et des signes sacrés, que l’homme n’a pas lus,
Entre tous, à vos yeux, annoncent les élus.
Sitôt que dans la foule un prophète se lève,
Dont la parole vient lutter contre le glaive,
Aux mépris des bourreaux osant le soutenir,
Vous écoutez la voix qui parle d’avenir.
Quand un nouveau soleil nous verse ses lumières,
C’est vous que ses rayons éclairent les premières ;
Vous qui sur les hauts lieux les premières montez
Pour voir de leurs tombeaux sortir les vérités.
Vous allez d’un pas ferme et sûrement guidées,
Car le cœur vous conduit ; et les saintes idées
Touchent les cœurs avant d’éclairer les esprits,
Dieu voulant être aimé plutôt qu’être compris.

C’est pour cela qu’en vous le Christ a des apôtres
Dans la nouvelle foi plus ardents que les autres,
Sur le Golgotha même allant le recevoir,
Et pour lui de la loi bravant mieux le pouvoir.
Oh ! puisqu’un lâche effroi loin du Dieu nous repousse,
Rendez sa passion, rendez sa mort plus douce ;
Des vases les plus purs et les plus précieux
Versez-lui les parfums avec l’eau de vos yeux ;