Page:Laprade - Poèmes évangéliques, Lévy, 1860.djvu/317

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Ton fils, ta sagesse suprême,
Ton Verbe en Jésus s’est fait chair.
Tu montes pour nous au Calvaire,
Tu subis notre loi sévère,
La loi de l’expiation.
Mais, pour que sa fin s’accomplisse,
L’homme doit boire à ton calice,
Et s’adjoindre à ta passion.

Mon Dieu ! pour la gloire infinie
Tu nous as faits dans ton amour ;
Mais chaque âme, pour t’être unie,
Devra se créer à son tour.
L’homme se refait par la lutte :
Adam fut libre dans sa chute,
Libre il saura se relever ;
Mais il faut que tu le soutiennes ;
Nos douleurs n’empruntent qu’aux tiennes
La vertu qui peut nous sauver.

Tu passeras, terre éphémère,
Dur calvaire où l’homme est puni !
Viens, ô douleur, nourrice amère
Qui nous formes pour l’infini.
Viens, ô douleur, sublime artiste,