Page:Laprade - Poèmes évangéliques, Lévy, 1860.djvu/348

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Moi, je me trouve encor, devant Dieu, les mains vides ;
En stériles accords j’ai dépensé mes jours ;
Mais je veux entreprendre, avec votre secours,
Pour mieux vous honorer, des œuvres plus solides.

Si la foi m’affermit dans l’amour du devoir,
Si, dans le mâle esprit du chrétien et du sage,
Je suis pur, sans orgueil, et doux avec courage,
Et gardant sur moi-même un absolu pouvoir ;

Si cette austérité s’attendrit pour mes frères,
S’ils trouvent à m’aimer quelques soulagements ;
Si Dieu m’entend bénir son nom dans mes tourments,
Si mes jours de travail sont mêlés de prières ;

Si mon amour de fils, doux au cœur paternel,
D’un appui qui la charme entoure votre fille,
Et nous aide à porter notre deuil éternel
En mêlant sa tendresse aux soucis de famille ;

Si tous les trois, le père et l’épouse et la sœur,
Celle à qui tu remis mon âme fatiguée
Et celle que tes pleurs à son frère ont léguée,
Trouvent repos et force abrités sur mon cœur ;