Page:Laprade - Poèmes évangéliques, Lévy, 1860.djvu/76

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Les oignons de l’Egypte et la captivité ;
D’une chaîne à vos cous souffrant la flétrissure,
Pour savourer en paix l’ivresse et la luxure.
Devant l’or et l’argent vous vous agenouillez.
Les grands et les petits vous êtes tous souillés ;
Vous êtes corrompus dans vos forces viriles ;
Votre exécrable hymen rend les femmes stériles.
Donc, pour les mieux haïr, confessez vos péchés.
Je parle, et c’est par Dieu que vous serez touchés !
Pleurez donc et souffrez ; la douleur nous épure ;
Seule elle peut des cœurs guérir la flétrissure.
Jeûnez donc ; refusez le pain même et le vin,
L’amour dont vous avez flétri le nom divin.
Quittez femmes et sœurs, car vous avez fait d’elles
Un servile bétail et d’impures femelles.
Laissez là vos enfants qui, dans votre maison,
D’un exemple mortel aspiraient le poison.
Vous ne méritez plus ni cités ni familles.
Jeûnez donc de l’aspect de vos fils, de vos filles ;
Fuyez même la face humaine ; allez, épars,
Habitant les rochers comme les léopards ;
Et pleurez, au désert, les jours où vous vécûtes,
Tels que vous gagneriez en imitant les brutes,
Tels que, dans votre chair menacés de pourrir,
Il faut la retrancher si vous voulez guérir. »