si Ton veut, tout personnels. Aussi confesse-t-il une certaine prédilection pour ce poëme, comme pour tous ceux dont le sentiment de la nature est le ressort. Sans chercher à définir Hermia, plus qu’il ne s’explique à lui-même certains modes de sa vitalité, certaines aspirations innomées que les bruits des forêts, leurs senteurs, les accidents de la lumière, les vagues perspectives suscitent en nous, il pourrait écrire en tète de ce poëme, comme épigraphe, cette phrase du chef-d’œuvre trop peu connu de Ballanche, la Vision d’Hébal : « Il lui semblait que l’atmosphère fût l’organe général de ses propres sensations, et tous les troubles qu’elle éprouvait, il les éprouvait lui-même, comme s’ils se fussent passés en quelque sorte dans la sphère de son être. » Au lieu de l’atmosphère, mettez le monde extérieur, la nature, vous trouverez la donnée d’imagination et l’état physiologique qui ont inspiré Hermia.
Ce serait ici le lieu de relever encore ce gros mot de panthéisme dont on s’est servi si souvent comme du quartier de roche de Polyphème, non pas seulement pour couler bas quelque énorme barque chargée d’hérésie, mais pour écraser les plus minces touffes d’herbe et de fleurs. Un peu de sympathie pour la nature, de douce volupté à se pénétrer de ses harmonies, d’intelligence de ses rapports secrets avec le monde invisible, quelque tendance à envelopper la pensée des images vivantes dont Dieu a revêtu les idées semées dans la création, tous ces symptômes