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Page:Laprade - Psyché, 1857.djvu/308

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Les boutons d’or naîtront dans l’herbe
Des prés que vous aurez foulés ;
Si vous donnez sur une gerbe,
Les épis seront centuplés.

L’eau des marais sera limpide
Si vous y trempez votre main ;
Si vous pleurez sur un nid vide,
L’amour le peuplera demain.

Les fleurs braveront les gelées
Dans les jardins par vous plantés ;
Avec les brises des vallées
Vos airs vivront si vous chantez.

Le soleil dorera vos tresses ;
Enivrant vos sens ingénus,
Le vent vous fera des caresses ;
L’onde baisera vos pieds nus.

Vous aurez, la nuit, sans mystère,
Des entretiens pleins de douceur ;
Vous direz au bouvreuil : Mon frère !
Le rosier vous dira : Ma sœur !

Aux êtres vous serez unie
Par des liens doux et puissants,
Aux oiseaux par leur harmonie
Comme aux plantes par leur encens ;

A l’azur par la transparence,
Au jour par la tiède clarté ;
Aux bons anges par l’innocence,
Aux hommes par la charité !

Car sur votre tête rosée
Un poète, écartant le lin,