Page:Laprade - Psyché, 1857.djvu/321

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Garde à ces bois chéris une paix éternelle ;
Que la sainte amitié les habite à jamais.

Qu’au loin en t’écoutant la terre soit bénie ;
Comme à la voix de Dieu, qu’elle enfante à ta voix ;
L’abondance du ciel tombe avec l’harmonie :
Verse aux sillons le grain et le feuillage aux bois.

Garde cette maison, tu dois chérir son hôte,
Grand cœur où, comme en toi, l’esprit divin descend
C’est lui qui t’a bâti la tour solide et haute :
Il est de l’œuvre sainte un ouvrier puissant.

Et tous nous aimerons vos deux voix fraternelles ;
Car Dieu sur ce sommet, qui voit poindre le jour,
Vous mît pour nous parler des choses éternelles,
Et saluer de loin le règne de l’amour…



XI

Adieux sur la montagne


À mon ami Barthélémy Tisseur.


 
I

Dans les villes, tombeaux dont le peuple croit vivre,
Où s’agitent des morts par des morts coudoyés,
Où l’âme aspire un air qui la tue ou l’enivre,
Ceux qui sont nés à Dieu sont bientôt oubliés.

Là, des spectres faisant de l’ombre et du tumulte,
Vous cachent à mes yeux, vous-même, ô mon ami