Aller au contenu

Page:Laprade - Symphonies et poèmes, Lemerre, 1920.djvu/113

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Heureux qui meurt un jour de victoire complète,
Fier de sa juste cause et sûr de l’avenir !
Pour le chef d’un grand peuple et pour son moindre athlète,
C’est ainsi qu’il est beau, qu’il est doux de finir !

Quand nos derniers regards ont vu fuir le Barbare,
Le Perse efféminé, l’exécrable Teuton…,
Trois fois heureux le mort dont la tombe se pare
D’un de ces noms vengeurs : Bouvine ou Marathon !

Dès que ses yeux sont clos, sa vision commence,
Et déjà dans son cœur dont tout le sang a fui
Il a senti couler l’âme d’un peuple immense :
Les grands siècles futurs se lèvent devant lui.

C’est ainsi, pour nous faire une France immortelle,
Qu’ils tombaient souriant, nos superbes aïeux ;
Qu’ils ont, pendant mille ans, trouvé la mort si belle,
Qu’alors tout cœur de brave était un cœur joyeux.