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Page:Laprade - Symphonies et poèmes, Lemerre, 1920.djvu/115

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S’il tarit, si le Christ, dont la foule se raille,
Des gouttes de son sang ne veut plus le nourrir,
Si ce Dieu perd chez nous sa dernière bataille…,
Le matin de ce jour, tâchons de bien mourir…


II


Quand j’épelais ton nom, ô France, et ton histoire,
Je me sentais grandir, écolier triomphant.
Depuis que mon cœur bat, j’ai vécu de ta gloire :
Le vieillard garde encor les ardeurs de l’enfant.

Ah ! je t’ai bien aimée, et du fond des entrailles !
Même à travers ces temps où je n’ai pas vécu,
Mon âme était présente à tes grandes batailles,
Et je sais ce que c’est que de mourir vaincu.