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Page:Laprade - Symphonies et poèmes, Lemerre, 1920.djvu/116

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Mais je sais qu’on revit, après mille défaites,
A force de vertu, pur d’orgueil et de fiel ;
Je sais pour tes soldats ce qu’ont pu tes prophètes,
Rien qu’en tenant leurs cœurs élevés vers le ciel.

Je ne cesserai point d’aiguillonner les âmes,
De leur crier : « Plus haut ! » quand tout les pousse en bas,
De prêcher le mépris des vanités infâmes…
C’est ainsi qu’on les dresse à de meilleurs combats.

D’autres, plut mollement, sculptent l’or et l’ivoire ;
Dans cet art je m’incline et j’ai plus d’un vainqueur ;
Je prescris le devoir, la lutte méritoire,
Et j’ai tâché d’apprendre à gouverner mon cœur.

Si l’homme encore intact et qui vient de me lire,
Devant le bon chemin hésite un seul moment,
Si quelques sons douteux s’échappent de ma lyre,…
Je brise et foule aux pieds le perfide instrument.