Peut-être ai-je lancé des rimes trop amères
Et trop d’âpres dédains aux puissances du jour ;
Mais Dieu sait si l’orgueil alluma ces colères :
La vigueur de ma haine attestait mon amour.
Je la puis avouer… et l’écarter sans honte ;
Je sais ce que je garde et je vois l’avenir :
Mon cœur sent, de partout, l’éternité qui monte…
C’est une ardeur d’aimer, d’espérer, de bénir !
Elle me vient dicter mon suprême cantique ;
Les présages meilleurs abondent… et je veux,
A l’heure du départ, comme un rapsode antique,
Sur tout ce que j’aimais répandre à flots mes vœux ;
Sur toi d’abord, ô terre, ô plaines, ô montagnes,
Pour que Dieu multiplie, avec le sang gaulois,
Les présents du travail dans nos rudes campagnes,
Et les fortes vertus, filles des justes lois ;
Page:Laprade - Symphonies et poèmes, Lemerre, 1920.djvu/117
Apparence
Cette page n’a pas encore été corrigée