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Page:Lara - Contribution de la Guadeloupe à la pensée française, 1936.djvu/125

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ALEXANDRE PRIVAT D’ANGLEMONT




Né à Sainte -Rose,
le 21 août 1815.
Décédé
le 18 juillet 1859.



Sorti du collège Henri IV, où il avait eu les fils de Louis Philippe comme condisciples, il prit quelques inscriptions la Faculté de Médecine de Paris. Mais un ardent amour pour la littérature le jeta dans le romantisme où d’autres Quadeloupéens, Mallian et Dumanoir, jouaient déjà un rôle; il "mena, dit un biographe, grand train dans la République des Lettres". Il se créa vite des relations et devint l’intime de Dumas, de Méry, de Balzac, de Musset, d’Eugène Sue, de tout ce que Paris comptait alors d’illustrations littéraires.

Privat d’Anglemont n’arriva pas à la gloire comme ses camarades. "S’il avait su s’atteler, a dit Victor Cochinat, dans la Causerie du 24 juillet 1859, s’il n’avait pas eu ce vilain défaut des créoles, noirs ou mulâtres, l’horreur de l’embrigadement, l’amour exagéré de l’indépendance, et le penchant invincible à ne combattre qu’en volontaire, il eût, comme on dit, fait son chemin». Il fut très pauvre, se couchant, a écrit un de ses contemporains, "à l’auberge de la Providence, après avoir soupé à la table d’hôte du Hasard". Charles Monselet, le charmant auteur des Dédaignés et Oubliés du XVIIIe siècle, le peint ainsi : "On le voyait dans les cafés, dans les cabarets et plus encore, dans les rues. C’était un grand diable de créole, la tête couverte d’une chevelure épaisse et laineuse à la façon d’Alexandre Dumas, avec lequel les gens du peuple lui trouvaient une sorte de ressemblance".

Privat d’Anglemont écrivit au jour le jour des vers, des articles, ses Petits Métiers et ses Industries Inconnues qu’il publia un