Page:Lara - Contribution de la Guadeloupe à la pensée française, 1936.djvu/129

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Si votre corps poli se tord comme un jeune arbre,
Et si le lourd damas, sur votre sein de marbre,
Comme un fleuve en courroux ruisselle en flots mouvants ;

Si toutes vos bontés valent qu’on s’inquiète,
Ne laissez plus courir mon rêve à tous les vents ;
Belle, venez poser devant votre poète.




Histoire d’une Chemise


Vers la fin de 1858, Privat d’Anglemont avait présenté à M. Philibert Audebrand, rédacteur en chef de la Gazette de Paris, une espèce d’autobiographie, intitulée : Histoire d’une Chemise. Il y avait, comme il paraît, une assez forte dose d’originalité dans cet article, mais aussi trop de licence pour qu’on pût décemment le publier dans un journal. Cependant, l’Histoire d’une Chemise ayant été imprimée sur épreuves, le rédacteur avait fait l’auteur juge lui-même de la difficulté. Privat lui répondit par ce bout de lettre :


Paris, 10 novembre 1858.


Mon cher Philibert,
Je viens de lire les épreuves de l’article sur ma chemise. Ah ça ! pourquoi ça t’offusque-t-il ? Il y a peut-être de quoi faire pousser quelques hélas ! à des bégueules, mais tu ne dois pas en être. N’aie donc pas peur, insère-moi donc cela tout