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Dumas, donnait un caractère à la fois familial et symbolique à cette exposition placée, comme l’œuvre et la vie paternelles, sous le signe du courage et du talent».



Les débuts d’Emile Zola
Le Travail était un journal de propagande républicaine, fondé au Quartier Latin sous le Second Empire par des jeunes gens, de jeunes étudiants, qui s’appelaient Clémenceau, Jules Méline, Protot, Germain Casse, Rogeard, André Rousselle. Pierre Denis, etc. La manchette du journal portait : « Le Travail paraît quand il peut ».
De son côté, débutait Emile Zola. Il s’efforçait de placer, ici et là, ses premiers contes[1]. Il se présenta aux bureaux du Travail, y laissa des manuscrits, revint aux nouvelles, fut reçu par le rédacteur en chef qui lui dit sévèrement :
— Monsieur, je vais vous parler en toute sincérité. Je viens de lire vos manuscrits. Faites n’importe quoi dans la vie. Vendez de la mercerie, de l’épicerie. Ce que vous voudrez. Mais renoncez aux lettres. Vous ne serez jamais un écrivain.
Ce jeune rédacteur en chef, si péremptoire, s’appelait Georges Clémenceau. On voit que Clémenceau était déjà décisif. Peut-être, au reste, n’était-ce qu’une boutade, puisqu’il ouvrit, quand même les colonnes de son journal à Zola.
LEON TREICH, (Journal le Soir de Paris.)


Si vous voulez connaître l’homme qui le premier publia du Zola à Paris, regardez-moi ! C’était vers 1860 ; avec quelques amis, dont Clémenceau et, — curiosité de la destinée, — Méline, nous avions fondé au Quartier Latin, rue Soufflot, une petite revue qui s’intitulait le Travail, — ô ces titres d’antan !

Un matin, je reçois une lettre qui contenait à peu près ceci :

« Mon cher camarade, — Vous êtes jeune comme moi, aidons-nous, publiez cet envoi. »

  1. Le premier numéro du Travail parut le 22 décembre 1861. Emile Zola édita son premier volume : Contes à Ninon, chez Lacroix, en octobre 1864.