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ployeur rendront au travail sa dignité en même temps que son indépendance, réuniront tous les cœurs dans une commune aspiration vers la justice, assureront à la colonie l’ordre véritable et une prospérité qu’elle n’a pas connue jusqu’ici.

L’instruction égale pour tous et gratuite, et les fonctions publiques réservées aux plus dignes, aux plus intelligents et aux plus honnêtes, tel est le moyen le plus sûr de transformer les mœurs, de faire disparaître les préjugés de couleur, de préparer la fusion des races.

La République à laquelle nous devons déjà l’abolition de l’esclavage, achèvera son œuvre d’apaisement. Elle apportera la paix dans les esprits en donnant l’espérance à tous ; par les mesures complètes de clémence et d’humanité, elle éteindra les haines ; par le respect absolu des droits et des intérêts du travailleur, elle assurera la confiance et la sécurité.

La République ne saurait être conservatrice des abus de la monarchie. Elle sera juste, sagement progressive, profondément réformatrice, autrement elle n’aurait pas de raison d’être. Elle est fille du 18e siècle dont elle développera l’œuvre humaine et égalitaire. Par le travail, par la famille, par le respect des lois librement consenti par tous sans exception d’aucune sorte, elle rétablira définitivement l’ordre moral vrai.

Nous avons le devoir de ne plus répudier notre origine. Nous sommes les fils de la Révolution française. Nous devons protéger, augmenter l’héritage de nos pères...

Juillet 1873.