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d’abord en encourageant les salles de récréation installées à l’intérieur de leur caserne, ensuite en prolongeant celles-ci en dehors de leur quartier par des sortes de succursales, qui seront de véritables "cercles militaires"

Ayant ainsi exposé, dans son livre, le plan détaillé de l’œuvre qu’il rêvait de fonder, le lieutenant Thorel, passant de la théorie à la pratique, ouvrit en 1909, à Paris, 15, rue Ghevert, près des Invalides, le Cercle national pour le soldat de Paris[1], qui est le cercle militaire des troupes de la garnison.

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En quoi consiste cet abri ?

Au fond d’une cour s’élève une bâtisse naturellement très modeste (puisque cette installation a été faite presque entièrement aux frais du fondateur), mais très accueillante aux visiteurs — avec ses pièces ornées de drapeaux, de cuirasses et de gravures militaires — où le soldat trouve : papier à lettres, livres de gravures (pas de journaux), plans de Paris, lavabos, jeux variés, et petit théâtre qui sert à jouer la comédie entre camarades.

Ce n’est pas tout : l’intérêt capital de ce cercle militaire — dans lequel tout est gratuit — c’est qu’il possède une "salle de dépôt pour les valises", idée heureuse et pratique couronnée d’un plein succès.

J’ai accepté la présidence d’honneur du Cercle national pour le soldat de Paris, parce que cette œuvre patriotique et désintéressée m’est apparue avec son utilité incontestable et son caractère strictement militaire ; excluant toute propagande politique ou religieuse, l’œuvre ne poursuit pas un but éducatif (il n’y a pas de conférence), elle ne veut être qu’une œuvre d’hygiène physique et morale, et cette particularité fait sa force

  1. Qu’il ne faut pas confondre avec 1'"Œuvre des cercles du soldat" qui n’intervient qu’à l’intérieur des casernes.