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Page:Lara - Contribution de la Guadeloupe à la pensée française, 1936.djvu/28

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CHARLES-AUGUSTE SORIN




Né à Saint-Martin.
le 13 décembre 1766.
Décédé à St.-Pierre-de-la-Martinique,
le 14 février 1833.



Élevé aux Antilles, il devint, tout jeune, à seize ans, le chef du secrétariat général du marquis de Bouillé qui gouvernait alors la Martinique. En 1783, il alla en France avec le gouverneur ; il exerçait auprès de lui les fonctions de secrétaire du commandant militaire des Evêchés en Lorraine, lorsque la Révolution éclata. Chargé de mission, en 1790, auprès de La Fayette et du comte de la Tour du Pin, ministre de la Guerre, il fut pris en estime par Bailly, maire de Paris, qui le nomma lieutenant attaché à l’État-Major de l’armée de La Fayette.

Ayant su que des troubles avaient éclaté aux Antilles, Sorin s’y rendit en toute hâte. C’est pendant son séjour en France, de 1783 à 1790, qu’il fut à même d’étudier avec fruit la littérature.

En 1786, Sorin publia une épitre en réponse à de Castéra, l’un des rédacteurs du Mercure. Encouragé par plusieurs écrivains, notamment par l’abbé Barthélémy, l’auteur du Voyage d’Anacharsis, il fit paraître plusieurs poésies dans l’Almanach des Muses. En 1797, il donna une pièce de théâtre intitulée le Juif de Londres ou l’Avare bienfaisant, en trois actes et en prose. En 1814, il composa l’Ode à la Paix qui fait partie des poésies choisies. Il a encore laissé une traduction de l’Essai sur la Critique de Pope.

Charles-Auguste Sorin a composé des vers, sur la captivité de Marie-Antoinette et sur la mort de Louis XVI, d’une exquise délicatesse, pleins de tendresse.

En 1802, il fut secrétaire de l’amiral Villaret-Joyeuse qui gouvernait les Antilles et obtint la Croix de Chevalier de la Légion d’Honneur.