Page:Lara - Contribution de la Guadeloupe à la pensée française, 1936.djvu/335

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
281
À LA PENSÉE FRANÇAISE

autres verdures noircissent et toutes les autres flores sont comme desséchées ? »

Enfin je voudrais en terminant évoquer pour vous le souvenir de mon ami le Docteur Daniel Thaly, originaire de la Martinique, le Leconte de Lisle des Antilles, dont les plus beaux poèmes ont été consacrés par lui aux pays enchanteurs que sont nos Antilles. Il nous dit :

Je suis né dans une île amoureuse du vent.
Où l’air a des odeurs de sucre et de vanilles,
Que bercent au soleil du Tropique mouvant
Les flots tièdes et bleus de la Mer des Antilles.


La lyre du poète vibre avec le même accent harmonieux et prenant pour tous ces joyaux de la Mer des Caraïbes :

Quand le Génois nous vit à l’horizon splendide,
Antilles, oasis ardentes de la mer,
Il crut qu’apparaissaient sous l’azur du ciel clair.
Les paradis perdus de la verte Atlantide.
Dans l’émerveillement des heures tropicales.
Vos arbres toujours verts sous un ciel toujours bleu,
Parfument vos vallons, Indes Occidentales.

Je m’en voudrais d’ajouter de longs développements aux hommages du poète. Je voudrais au contraire que les Antilles, îles d’enchantement, restent dans vos esprits comme figurées par ces vers harmonieux et légers qui les dépeignent en si peu de mots sous des couleurs si vives et si vraies.

Il me reste pourtant un souhait à exprimer. C’est que beaucoup de Français profitent enfin des circonstances émouvantes que nous allons traverser à la fin de cette année pour se rendre, ne fût-ce que quelques jours, dans des lieux lointains, mais où tant