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LES EXCENTRICITÉS


siècle, on disait indifféremment Ami de cœur ou greluchon. Ce dernier n’était pas ce qu’on appelle un souteneur. Le greluchon ou ami de cœur n’était et n’est encore qu’un amant en sous-ordre auquel il coûtait parfois beaucoup pour entretenir avec une beauté à la mode de mystérieuses amours. « — La demoiselle Sophie Arnould, de l’Opéra, n’a personne. Le seul Lacroix, son friseur, très-aisé dans son état, est devenu l’ami de cœur et le monsieur. » (Rapports des inspecteurs de Sartines). — Ces deux mots avaient de l’avenir. Monsieur est toujours bien porté dans la langue de notre monde galant. Ami de cœur a détrôné le greluchon ; son seul rival porte aujourd’hui le non d’Arthur.

Amateur : Homme s’occupant peu de son métier. — À l’armée revient surtout l’usage de ce mot. Un officier cultivant les lettres, les arts, les sciences même avec le plus grand succès, ne sera jamais qu’un amateur.

Amateur sert aussi dans l’armée d’équivalent au mot de bourgeois. Un officier dira : Il y avait là cinq ou six amateurs ; comme un soldat ou un sous-officier dira : Il y avait là cinq ou six particuliers.
Un clerc amateur travaille sans émoluments.
Amateur : Rédacteur qui ne demande pas le paiement de ses articles. — 1826, Biographie des Journalistes.

ambier : Fuir (Vidocq). — Du vieux mot amber : enjamber. V. Roquefort.

Américain (Œil) : Œil investigateur. — L’origine du mot est dans la vogue des romans de Cooper et dans la vue perçante qu’il prête aux sauvages de l’Amérique. — « Ai-je dans la figure un trait qui