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Page:Larchey - Les Excentricités du langage, 1865.djvu/82

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LES EXCENTRICITÉS


Se camphrer : S’adonner à l’eau-de-vie.
Camphré : Alcoolisé. — « Dis donc, avec ton gosier camphré, tu fais bien tes embarras. » — 1844, Catéch. poissard.
Camphrier : Buveur d’eau-de-vie. — « Entends-tu, vieux camphrier, avec ta voix enrhumée. » — 1844, Catéch. poissard.
Camphrier : « Le camphrier est un sale débit de liqueurs atroces à un sou le verre et à dix-sept sous le litre. Le caboulot ne diffère du camphrier que par sa moindre importance comme établissement. C’est, du reste, le même breuvage qu’on y débite aux mêmes habitués. » — Castillon.

Canage, Cane : Mort. — V. Caner.

Canapé : Lieu public fréquenté par les pédérastes (Vidocq). — Ironique, car les parapets des quais et les bancs de certains boulevarts sont de tristes canapés.

canard : Récit mensonger inséré dans un journal. — « Nous appelons un canard, répondit Hector, un fait qui a l’air d’être vrai, mais qu’on invente pour relever les Faits-Paris quand ils sont pâles. » — Balzac.

Canard : Fausse nouvelle. — « Ces sortes de machines de guerre sont d’un emploi journalier à la Bourse, et on les a, par euphémisme, nommées canards. » — Mornand.
Canard : Imprimé banal crié dans la rue comme nouvelle importante. V. Canardier.
Autrefois, on disait vendre ou donner un canard par moitié pour mentir, en faire accroire. — Dès 1612, dans le ballet du Courtisan et des Matrones, M. Fr. Michel