Page:Larguier - L'an mille, 1937.djvu/105

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Il sourit.

— Par exemple, continua-t-il, je ne connais pas de texte capable de nous renseigner sur le goût qu’elle pouvait avoir. J’ai toujours eu l’idée que ce devait être celui d’un gâteau de semoule…

— J’en ai mangé, monsieur le Président, fit le Préfet de police ; on m’a servi, aux Vallées Heureuses, une assiettée de manne, car les naturistes affectionnent les mets de l’antiquité sainte. C’était, en effet, une bouillie de farine sucrée, un brouet blanc qui tenait du riz et du tapioca légèrement sucrés. Ce n’était ni bon ni mauvais. Les Vallées étaient sinistres, comme je vous le disais tantôt. Je les avais vues en août et, vraiment, j’en gardais un souvenir assez agréable, un souvenir de paradis loufoque.

Le long de cette belle route languedocienne, des écriteaux portaient des