Page:Larguier - L'an mille, 1937.djvu/114

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

cement sa figure presque exsangue, sa maigre barbe grise, ses paupières à demi fermées, lourdes et pareilles à des coquilles.

Tout en lui était pauvre, ravagé, blessé, mais le front haut et noble était splendide ; il sacrait ce visage triste et las comme une couronne royale.

C’était Jacques Santeuil, l’ « Agitateur », comme on l’appelait en Europe.

Il habitait là, chez une vieille amie qui lui donnait cette chambre avec sa table ronde sur laquelle traînaient quelques volumes et des papiers, un fauteuil, deux chaises, une commode et le lit de camp où sa santé le retenait souvent.

Une quinte de toux le secoua.

Il dut se soulever, prendre une pastille dans une boîte posée près de sa lampe, et, apaisé, il rouvrit son livre et eut un vague sourire.

Le bouquin qu’il lisait avait paru il