Page:Larguier - L'an mille, 1937.djvu/115

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y avait cent deux ans, en 1897, et c’était L’Enfermé, de Gustave Geffroy, l’histoire de Blanqui.

Jacques Santeuil ressemblait presque à l’éternel prisonnier dont F. Bracquemond avait gravé le masque à l’eau-forte, et l’Agitateur se mit à songer au vieux réfractaire dont il connaissait toute la vie.

Il l’évoqua dans une cellule du Mont Saint-Michel où on l’avait enfermé, le dernier jour du mois de janvier 1841.

Il faisait un froid sinistre, il pleuvait sur la mer démontée, et les yeux fermés et le cœur arrêté, il écoutait le directeur de la prison qui était venu dans sa geôle lui annoncer la mort d’Amélie-Suzanne, sa femme bien-aimée qu’il avait eu à peine le temps de connaître.

Sans un geste, sans un mot, la barbe sur sa poitrine, il avait appris la nouvelle…