Page:Larguier - L'an mille, 1937.djvu/119

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

rêveur généreux avait mis autour de lui les barreaux les plus durs, les murs les plus hautains. La solitude est une cellule. Il s’y était enfermé ; il était lui-même son geôlier et sa vie était nue comme un cachot. Il l’avait dépouillée de tout ce que recherchent les hommes avec tant d’avidité. Pur et froid, il n’avait jamais rien voulu pour lui et son intelligence pouvait être comparée à une grande lumière qui éclairait mais ne réchauffait pas.

Peut-être était-il le seul vivant capable d’exister à côté du général Malglève sans le gêner, et il y avait entre eux beaucoup de choses communes.

Il avait été, autrefois, au collège avec M. Félix Duthiers-Boislin, l’historien, de l’Académie française, et lorsque le hasard les mettait de loin en loin en présence, ces deux hommes, qui étaient aux deux pôles de la pensée et des idées s’entendaient à merveille.