Page:Larguier - L'an mille, 1937.djvu/121

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

viens dîner à la maison ; j’inviterai Dominique Dorval ; j’aimerais voir à la même table les deux forces contraires…

Un sourire douloureux avait éclairé rapidement la barbe grise de Jacques Santeuil.

— Félix, répondit-il doucement, tu fais là un rêve de dilettante. Réunir dans ta salle à manger le Président et l’Agitateur, comme ils disent tous ? Ce serait drôle… Remarque, mon ami, que je ne tiens pas Dominique Dorval pour une force méprisable, il me fait songer à une vieille image qui était dans le petit livre où nous apprenions l’Histoire de France. Dans cet humble manuel d’écolier, on représentait Charlemagne visitant, dans son palais, cette école qu’il y avait établie, que dirigeait un moine et où les enfants des familles nobles et les fils de paysans travaillaient ensemble.