Page:Larguier - L'an mille, 1937.djvu/134

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peu de pain émietté dans ce bol de lait sucré. Ce révolutionnaire était le dernier moine et il ne dépensait pas trois francs par jour !

Il mangeait avec une cuiller, comme un vieux paysan à l’heure de la soupe, et il y avait beaucoup de choses que ce cœur triste et bon n’admettait pas.

Né dans un pays aimable et riche, dans cet Anjou charmant où la cuisine est fine et le vin joyeux, à deux pas de Saumur et de Chinon où naquit François Rabelais, il n’avait jamais donné la moindre attention au côté riant de la vie.

La douceur angevine que chantait le vieux Joachim du Bellay ne l’avait jamais effleuré et quelques-unes des plus belles pages de ses Lumières et ténèbres de l’an 2000 étaient celles qui commençaient ainsi : « L’humanité n’a pas été sérieuse… »

Il y soutenait que le monde avait