Page:Larguier - L'an mille, 1937.djvu/135

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toujours manqué de raison et que tous nos malheurs venaient de nos besoins inutiles.

Cet homme qu’on appelait en Europe l’Agitateur, n’aimait, au fond de lui, que la discipline des saints laïques, l’austérité des grands ermites de la pensée.

Il avait sur sa table une vie de Spinoza et s’enchantait toujours en relisant ce passage qu’il savait par cœur : « Il loua sur le Pavilioengragt une chambre chez le sieur Henri Van der Spyck, où il prit soin lui-même de se fournir de ce qui lui était nécessaire et où il vécut à sa fantaisie d’une manière fort retirée. Il est presque incroyable combien il a été sobre pendant ce temps-là et bon ménager… Sa conversation était paisible ; il savait admirablement bien être le maître de ses passions. Il n’était incommode à personne et passait la meilleure partie de