Page:Larguier - L'an mille, 1937.djvu/143

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

son manteau, et elle apparut devant ce vieillard fluet, grande, robuste et svelte, avec ses épaules et ses bras nus, de marbre ou d’ambre, dans sa robe de satin vert qui luisait comme si elle sortait de l’eau, sa robe de sirène aux écailles d’or, avec sa belle tête farouche, casquée de cheveux fauves et son parfum oriental.

— Je vous en prie, supplia-t-elle, ne mêlez pas des fantômes à tout cela et je ne veux pas savoir ce que penserait le cher mort… Ce n’est pas digne de nous… Je sais ce que j’ai à faire… Je tiendrai parole, même si, après, il m’est impossible de vivre… Je payerai peut-être cher, mais je payerai et, tenez, voici un acompte… Le Président du Conseil est, à cette heure, chez le général Malglève, en compagnie du Préfet de police. Vous devinez pourquoi il est allé au ministère de la guerre sans prendre le temps de dîner… Il était à