Page:Larguier - L'an mille, 1937.djvu/146

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avec une amie et son frère, et qu’elle n’avait pas le temps de rentrer chez elle pour y faire un peu de toilette, elle s’était attardée au lavabo à se recoiffer, à se laver les mains, à se poudrer le visage.

Un attaché du cabinet présidentiel l’avait rencontrée dans le couloir au moment où elle se préparait à sortir.

Ce jeune homme paraissait affolé.

— Mademoiselle, avait-il dit, le Président du Conseil a besoin d’une secrétaire et tout le monde est parti… voudriez-vous venir ?…

Elle l’avait suivi… On était au mois de mai et un feu de bois s’éteignait dans la cheminée monumentale de la fastueuse salle. L’air immobile et tiède, la lumière qui emplissait la pièce étaient d’une qualité unique ; le tapis de la Savonnerie, qui avait peut-être orné la chambre de Louis XV ou le salon de la Pompadour, ressemblait à une pelouse