Page:Larguier - L'an mille, 1937.djvu/147

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et à un pourpris, avec ses roses éteintes ; les tapisseries des murs étaient couvertes de héros et de déesses sous des lauriers, et le plafond doré s’enlevait, rutilait dans une gloire d’apothéose. Elle avait entrevu tout le somptueux décor dans un éblouissement, et un homme s’était courtoisement levé, à son entrée, de la table où il feuilletait des papiers.

C’était lui ! Le Président ou le Dictateur, comme on l’appelait, suivant les partis… Dominique Dorval, élégant et robuste, avec son masque de César, sa crinière drue où une mèche blanche mettait une aigrette d’argent !

Il s’était tout de suite excusé :

— Mademoiselle, j’espère que vous voudrez bien me pardonner et m’aider… Il me faut cinq exemplaires de cette note et il paraît que je suis seul ici… avec vous, ajouta-t-il en souriant.

Elle s’inclina, puis, sur un geste du