Page:Larguier - L'an mille, 1937.djvu/165

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— Je ne t’abandonne ni dans le travail ni dans les soucis, répondit-elle. D’ailleurs, cela va mieux… Je ne suis bien qu’auprès de toi. Tu es mon climat…

Il la regarda. Il était sûr de sa sincérité, mais il redoutait quelque chose, et ce grand politique qui avait horreur de l’incertitude, et qui trouvait en lui des ressources infinies, commença l’attaque :

— Cela ne va pas très bien, Hélène. Que penses-tu du citoyen Claude Ferrès ?

— Je le crois honnête, dit-elle, mais sans noblesse. Il aurait été républicain en 1848, mais il eût aussi détesté Lamartine. Il est théâtral et commun. Il porte la barbe de Garnier-Pagès et de Gambetta. C’est le tribun classique, le tribun comme on l’imaginait autrefois, l’orateur des meetings socialistes aux environs de 1890. Ses dons eux-mêmes