Page:Larguier - L'an mille, 1937.djvu/176

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dessus de tout, lui, Jacques Santeuil et… toi !…

— Moi ? tu étais prête à me trahir pour eux, comment peux-tu parler ainsi. Ne triche pas, Hélène,

Elle se cabra.

— Tu sauras bientôt, sans doute, que je suis incapable de tricher, et tu le sais déjà… Écoute-moi… Je t’ai aimé dès le premier jour, depuis le soir de mai où un attaché me fit entrer dans cette pièce pour y copier cinq exemplaires d’une note. Je t’ai aimé dès que je t’ai vu et tu es le seul. Le lendemain du jour où je me suis donnée à toi, j’ai couru chez l’Agitateur, comme tu dis. Il m’a vue naître et je le tiens pour un des plus hauts esprits de tous les temps. Je lui ai tout avoué, en pleurant, la tête sur son épaule, et il a été, comme toujours, la noblesse même, me disant que j’étais libre, qu’il jugerait indigne de mêler à mon amour de bas