Page:Larguier - L'an mille, 1937.djvu/177

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et vils mouchardages de police, qu’il ne me demandait rien et qu’il espérait seulement que lorsqu’il le faudrait, je ne serais qu’à côté de l’ombre sanglante de mon père. J’en ai fait le serment. Nous n’avons jamais reparlé de toi, mais tu connais ma loyauté et, ce matin, j’étais venue pour te dire adieu et pour t’avouer qu’hier soir, après ton départ et pendant que tu étais avec le général Malglève, je suis ailée chez Jacques Santeuil. Je lui ai dit que tu étais au ministère de la guerre en compagnie du préfet de police. Je sais ce qui se passe et je sais que l’heure est lourde… Je n’ai pas dit autre chose, mais on n’a pas besoin de parler beaucoup, l’Agitateur comprend… Je lui ai promis de revenir. Je n’irai pas. À quoi bon. Grâce à moi, il sait que vous êtes au courant de ce qu’il a préparé, et cela suffit… J’ai trahi, Dominique, je t’ai trahi et je t’aime… Je devais le faire…