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Page:Larguier - L'an mille, 1937.djvu/240

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Il pouvait avoir soixante-cinq ans et sa femme était morte en donnant le jour à Thérèse, leur fille qui s’occupait du ménage.

Il ressemblait à Raspail ou à Victor Hugo vieux, avec son grand front, ses cheveux drus taillés en brosse et sa barbe blanche.

Dans son rude visage pensif, les yeux de Garnier étaient d’un azur pareil à celui dont les bleus candides s’effacent sur les anciennes faïences.

On l’avait choisi parce que le Président l’aimait beaucoup et parce que le dimanche soir, au café après une partie de boules ou de cartes, on l’écoutait avec profit quand on discutait autour d’une bouteille de vin blanc.

Il s’était laissé nommer malgré sa timidité, se disant que ce n’était point la mairie de Lyon ni celle de Marseille… Deux cent quatre-vingts feux et une noce de temps en temps.