Page:Larguier - L'an mille, 1937.djvu/35

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mense terreur de voir le monde finir, ils constatent une grande allégresse. L’humanité a franchi le passage fatidique. De la terrible nuit du neuvième siècle, elle sort avec cet espoir et cette joie qui accompagnent une aurore. On est sûr de vivre !

Alleluia ! Il n’y a plus de barbares. Le Moyen Âge commence. L’Europe va s’organiser, les peuples se retrouvent et chacun songe à ses frontières, et la société chrétienne s’installe. Aux basiliques romanes qui faisaient encore songer à Rome et à Byzance, succèdent les cathédrales gothiques ; de blanches églises s’élèvent et beaucoup d’historiens interprétant à leur façon la phrase du vieux moine bourguignon les voient comme des ex-voto dédiés au Dieu qui sauve le monde. Autant croire aux événements d’Apocalypse notés dans les chroniques. Sur le territoire du diocèse de Reims, le feu du ciel allume les cier-