Page:Larguier - L'an mille, 1937.djvu/34

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comme le premier, ce second millénaire s’achève dans une angoisse pénible.

— Des légendes, Robert, des légendes, répondit l’historien, et aucun texte sérieux ne permet de penser que les hommes qui vivaient alors se soient beaucoup préoccupés de la fin du monde. Les conciles fort nombreux aux environs de l’an 990 n’y ont fait aucune allusion. Les terreurs superstitieuses dont on parle n’ont été enregistrées par aucun chroniqueur. Nous possédons des textes. Le plus important est celui de Raoul Glaber, un moine de Cluny qui écrivit entre 1031 et 1044 où il mourut, et c’est une phrase de lui que l’on exploite.

« Trois ans après l’an mille, dit-il, le monde dépouille sa vieillesse et se revêt d’une blanche robe d’églises… »

Les commentateurs n’ont pas manqué. Après les bouleversements, les démembrements des royaumes et l’im-