Page:Larguier - L'an mille, 1937.djvu/45

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

surtout dans Lamartine et dans Victor Hugo, c’était le tribun inspiré de 1848, le protestataire exilé par l’Empire. Que penserait-il de mon œuvre ? Je me le demande souvent.

— Comment peux-tu avoir le moindre doute ? dit madame Duthiers-Boislin. Ah ! si ton père te voyait ! Si le petit instituteur des Gargantes avait assez vécu pour voir son enfant !… Le destin n’est pas juste…

— Il n’est pas question, si grand soit-il, de l’orgueil paternel, ma Marie, répondit Dominique Dorval… N’ai-je pas été quelque chose comme un antiquaire, le conservateur d’un musée qui doit périr ? C’est difficile… J’aime le vieux monde, comme un poète et un historien. Je crois que j’aurais été parfaitement heureux vers 1840, sous le règne bonhomme de Louis-Philippe. À distance, cette époque me semble douillette et bénie et je me serais très bien