Page:Larguier - L'an mille, 1937.djvu/49

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se taisaient ; on entendait vaguement au loin la voix inhumaine d’un haut-parleur qui devait donner, comme chaque soir, des nouvelles du monde et madame Duthiers-Boislin, son mari et M. Robert d’Elantes songeaient invinciblement au général Malglève dont le président du Conseil avait prononcé le nom.

On eût dit qu’il venait d’entrer dans le salon. Après Dominique Dorval, il était l’homme le plus illustre d’Europe, depuis la dernière guerre qu’il avait menée souverainement et terminée en quelques semaines.

C’était une haute, une étrange figure, quelque chose comme un théologien militaire et un saint mathématicien dont nul ne pouvait se vanter d’être le familier. D’une légendaire simplicité, le jour où la capitale avait décidé de fêter sa prodigieuse victoire, il n’avait point paru. Seul, conduisant lui-même sa voi-