Page:Larguier - L'an mille, 1937.djvu/70

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Elle allait, dans le parc boréal, grande et pâle,
Sous les sapins glacés d’une immense avenue…

— Vous voyez que je le sais par cœur, et j’adore vos poèmes en rimes féminines. Cela, me semble-t-il, ralentit et solennise l’élan des vers, leur donne un rythme sacré et grave, et vous avez créé des femmes qui ne sont qu’à vous, des passantes qui traversent vos livres, aventurières ou princesses… Vous avez un type unique, une femme brune ou rousse, élancée, avec un chignon lourd, des yeux d’exil, une bouche désespérée, d’une beauté mystérieuse et tragique dans des paysages d’automne et d’hiver, car il n’y a qu’un seul été dans votre œuvre et pas un printemps… Est-ce que je vous ai lu, monsieur ?…

Conquis, François Laurières remercia et prit le siège que lui désignait madame Duthiers-Boislin.

Il pouvait avoir cinquante-cinq ans