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Page:Larguier - L'an mille, 1937.djvu/73

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venu pour moi quelque chose comme une oasis de rêve, une île fabuleuse. Je me suis décidé voici trois mois, j’ai fait réparer la toiture, respecté le fouillis du bois et il m’a semblé qu’il était de mon devoir de vous en avertir. Mes livres, mes vieux meubles y sont déjà. Quand je viendrai à Paris, je m’installerai dans un hôtel tranquille de la rive gauche, un de ceux qui ont pour clients des chanoines de passage… Si j’y reviens…

— Vous quittez Paris, monsieur ? s’écria Jacqueline d’Elantes, et son petit visage charmant reflétait un effroi comique. Elle préférait certainement la mort aux farouches solitudes des Gargantes, loin de tout ce qui était sa vie inutile et trépidante.

Il la regarda :

— Peut-être, madame ; je n’ai plus grand’chose à y faire. J’ai la chance de n’avoir aucune ambition. Je suis un