Page:Larguier - L'an mille, 1937.djvu/77

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été sauvé par les abbés et les moines qui recueillirent le latin dans leurs monastères. Après les grandes fêtes impériales de Rome, et lorsque l’empire eut sombré dans un crépuscule de fer, tout sembla perdu. Les siècles passèrent, mais le trésor latin était pieusement conservé dans un coffre de moustiers… j’imagine une tête de marbre — Vénus ou Virgile — une pièce d’or à l’effigie de César Auguste, une inscription sur une pierre tombale, et Rosa la Rose, prise entre les pages enluminées d’un manuscrit de Fortunat ou de Grégoire de Tours, mariant les parfums de Pæstum à ceux des aromates de l’église…

— Oui, oui, interrompit François Laurières, tout ce qui méritait d’être sauvé l’a toujours été. Il ne faut pas désespérer. On appelle sans doute barbares les nouveaux venus qui nous remplaceront, et nous n’aurons peut-être été que des antiquaires. Nous avons fait