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770 FUSIONNEMENT — FUTUR. do bismuth fonid, d’après Wood, à une température comprise entre + 66" et + 71°. Senililablement un mélange d’acides gras fond à une température beaucoup plus basse que celle qui est nécessaire pouraéterminer la fusion cle cliacun de ces acides pris isolément. Helativenient au point de fusion des substances organiques qui peuvent être rendues liquides sans se décomposer, on a constaté que ce point de fusion s’élève à mesure que la formule chimique du corps se complique. Beaucoup de substances solides fondent dans un dissolvant approprié à une température très inférieure à celle à laquelle il faudrait les porter pour qu’elles devinssent liquides par l’action do la chaleur seule. Elles commencent d’abord par se liquéfier ; puis elles se dill’usent dans le liquide. Si ce phénomène s’accomplit sans qu’il y ait de réaction chimique, on constate un abaissement notable de la température. Il suffit de dissoudre de l’azotate d’ammoniaque dans de l’eau à 0» pour que celle-ci se refroidisse jusqu’à — 26°.— Il Fig. Mélange, alliance, unilication : La fusion de deux partis, de deux sociétés industrielles. — lib. Foison. — Dér. Fusionner, fusionnement. — Conip. Affusion, confusion, diffusion, effusion, profusion. FUSIONNEMENT (fusionner), sm. Action de fusionner : Le fusionnement de deux partis, de deux compagnies de chemins de fer. (Néol.) FUSIONNER (fusion), vi. Opérer la fusion. — Se fusionner, vr. S’unir : Les différents groupes de notre parti se fusionneront au moment des élections. FUST (Jean), orfèvre de Mayence, l’un des trois inventeurs de l’imprimerie. M. vers la lin du xv" siècle. FUSTE (bl. fusta), sf. Ancien navire long et ras sur l’eau qui marchait à voiles ou à rames. FUSTELDECOULANGES(Numa-Denis), né en 1830, professeur et historien français. Au sortir de l’Ecole normale supérieure, il fut successivement nommé professeur de rhétorique au lycée d’Amiens, suppléant d’histoire au lycée Saint-Louis, professeur fi’histoire à la faculté des lettres de Strasbourg et enfin maître de conférences à l’École normale de Paris. Il fait partie de l’Académie des sciences morales et politiques depuis 1873. Il a publié, entre autres ouvrages, la Cité antii/ue et une Histoire des institutions politiques de l’ancienne France. FUSTET (dm. de fust, fût, bois), sm. Arbuste du climat méditerranéen qui est le sumac des teinturiers (famille des Térébinthacées). Ses feuilles servent à teindre les peaux en jaune, et son écorce est employée pour le tannage. (V. fig. au mot Sumac.) — Dér. Fustine. FUSTIGATION (fustiger), sf. Action de fustiger. FUSTIGER (1. fustigare : de fustis, bâton), vt. Battre à coups de verges, de bâton ou de fouet : Fustiger un critninel. — Se fustiger, vr. Se donner des coups de fouet, : Les flagellants ,w fustigeaient jusqu’au sang. — Gr. Le q est suivi d’un e devant « et o . - je fustigeais, n. fustigeons. — Dér. Fustigation.

  • FUSTINE, sf. Principe colorant du

fustet. (Chim.) FÛT (vx fr. fust, bois : du 1. fustis, bâton), sm. Le canon d’une arquebuse, d’un pistolet, etc. || Le corps d’une colonne, e’esta-dire la partie de cette colonne qui se trouve comprise entre la base et le chapiteau. Quand le fut ne se compose que d’un seul morceau de pierre, on dit que la colonne est monolithe. Un fut de colonne n’est Fresque jamais exactement cylindrique ; dans architecture grecque, il va en s amincissant, en général, depuis le bas jusqu’au sommet. Tantôt son profil présente de chaque côté une ligne droite, et tantôt une ligne un peu bombée. Au niveau de son tiers inférieur, il existe un léger renflement que l’on nomme le galhe. (Pour la hauteur proportionnelle du fut, dans chacun des ordres §recs, V. Ordre, Module, Colonne.) Le fût ’une colonne peut être nu, couvert de cannelures ou de sculptures. | 1 Tonneau : Un fût de vin. — Dér. Fustet, futaie, futaille, futé, futée, fùlier. — Coiiip. Affût, affûter, affûtage, affâtiau. FUTAIE (/’«<, morceau de hoU), sf. Korét ou vaste bois composé uniquement de grands arbres dont la tige est élancée, droite et cylindrique. On n’abat complètement une futaie que quand elle est âgée de 120 à l.ïO ans au moins. On appelle /«u«e futaie celle qui n’a pas 100 ans et haute futaie celle qui a de 100 il 200 ans. Quand un bois contient à la fois de granils arbres et des cépées de taillis poussant sous leur couvert, il constitue ce que l’on appelle un taillis.mus futaie ou une futaie sur taillis. On donne le nom de futaie jardinée à celle qui est peuplée d’arbres de tout Age. On exploite les futaies jardinées en enlevant çà et là, de temps en temps, les arbres les plus vieux, les troncs dépérissants, viciés ou secs. Les terrains riches, divisés et profonds sont les plus favorables à l’établissement des futaies ; néanmoins elles prospèrent dans des sols de qualité méiliocre, même dans le sable, pourvu que ces sols soient |)énétrables aux racines, c’est-à -dire profonds ou fissurés. Il est démontré que les futaies améliorent considérablement à la longue les terrains qu’elles recouvrent. Quant aux taillis sous futaie, ils réclament des terres d’excellente qualité. Les futaies se régénèrent .spontanément par des semis naturels, tandis que les taillis se reconstituent par des rejets de souches. Un massif de futaie a atteint son maximum de production ligneuse locsque les arbres qui le composent sont mûrs, c’est-à -dire lorsqu’ils produisent tous des semences. Les essences résineuses ne peuvent être cultivées qu’en futaie, à la différence des espèces feuillues qui peuvent l’être également en futaie ou en taillis. Les arbres de lumière, c’est-à -dire ceux qui pour croître ont besoin d’être exposés à une grande lumière, doivent, dans les futaies, être plus espacés les uns des autres que les arbres d’ombre. Les pins et les chênes sont des arbres de lumière, tandis que les sapins et les hêtres sont des arbres d’ombre. On .arrive dans les bois à obtenir un espacement convenable en pratiquant des éclaircissements périodiques. || Bois qui a poussé de graine. || Procédé d’exploitation des forêts qui consiste à n’aliattre les arbres que quand ils ont acquis toute leur croissance. Il Futaie de brins, les jeunes plants qu’on laisse croître pour en faire une futaie. || llerenu de futaie, jeune futaie qui repousse sur le terrain précédemment occupé par une vieille futaie. || Futaie .sur souches, les brins de bois qui composent une cépée de taillis. FUTAILLE (bl. fuslalia) , . ?/. Tonneau : Marchand de futailles. FUTAINE (vx h : fustaine, ta. fustagno : de Fostat. faubourg du Caire), sf. Étoile de fil et de coton : Camisole de futaine. FUTAIMER {futaine), sm. Celui qui fabrique ou vend des étoffes de futaine. FUTÉ, ÉR (vx fr. fust, bâton), adj. Fjxpérimenté, rusé : C’était un paysan matois et futé. — Gr. En vieux français, ce mot signifia d’abord qui a reçu des coups de liâlon ; de ce sens, il pas.sa à celui de qui a souffert, et de ce dernier aux sens modernes de qui a de l’expérience, qui est rusé. FUTÉE (vx fr. / !(«{, bâton),.f/" . Mastic fait de colle-forte et de sciure de bois et dont on bouche les fentes d’une pièce de bois. F-UT-FA, terme par lequel on désignait autrefois le (on de fa. (Mus.)

  • FÛTIER (vx fr. fmt, bois sm. Ouvrier

qui fait des malles, des coffres. FUTILE (1. futilem), adj. S g. De peu de valeur : S’occuper de choses futiles. Léger : Homme futile. — Dér. Futilité. FUTILITÉ (1. futilitatem), sf. Caractère de ce qui est futile : La futilité de l’esprit, d’un raisonnement. || Chose de peu de valeur : Les personnes oisives s’occupent à des futilités. FUTUR, URE (1. futurum, futuram, futurum, devant être, qui doit être, participe futur renfermant la même racine qui se trouve dans fui.’je fus, qui existe en sanscrit sous la forme bhi’i et signifie être), adj. Qui sera, qui existera, qui se réalisera dans un temps postérieur au moment où l’on est, dans un temps à venir : Les générations futures connaîtront Itien des choses ignorées des hommes de notre temps. Les siècles futurs garderont la mémoire de cet événement. Il Les choses futures, les choses qui pourront arriver dans l’avenir : C’est peut-être un Ijien pour nous d’ignorer les choses futures. Il En terme de notaire, le futur mariage, le mariage convenu, mais non encore céfébré, dont on dresse présentement le contrat : fc’/i vue du futur mariage, les époiur conriennent que, etc. Les futurs épour, les futurs conjoints, l’homme et la femme qui sont tombés d’accord de se marier ensemble, qui contr. actent en vue de leur mariage à venir. — En parlant d’un seul des deux futurs conjoints, on dit le futur éiioux, la future éfiouse. lieau-pére futur, fielle-mére future, geyidre futur, hru future, la personne qui deviendra votre be.au-pèie, votre hellc-mèro, votre gendre ou votre bru qu.and un marine que vous avez projeté sera accompli. || En terme di’ jurisprudence, épouser par paroles de futur, se fiancer, s’obliger par une promesse réciproque de mariage. Cette locution s’emploie par opposition à la suivante : Épouser par paroles de présent, prononcer le oui qui vous engage dans les liens du maringe. — Le futur, sm. Le futur époux. — La future, */. La future épouse. — Les futurs, smpl. Les futurs époux. — Le futur,

  • »(. Ce qui sera, ce qui arrivera : Cet homme

ne s’inquiète pas du futur. Futur contingent, ce qui peut arriver on ne pas arriver : Ce (me vous me dites là est dans le domaine du futur contingent . Temps du verbe qu’on emploie pour exprimer qu’un état se produira, qu’une action se réalisera dans un temps à venir. — C’est une chose digne de remarque qu’à l’origine les langues de la famille indo-européenne ne possédaient point le futur dans leur conjugaison. C’était le présent qui tenait lieu de ce temps, et maintenant encore, nous employons souvent le présent pour le futur, comme quand nous disons, par exemple : je pars à 3 heures. Le gothique n’a jamais eu de futur, et en allemand, dans la conversation ordinaire, on rend toujours l’idée du futur par le présent. Ce n’est que dans leur langue écrite que les Allemands font usage d’un futur composé de l’infinitif et d’un verbe auxiliaire, et ce futur, aussi lourd qu’incommode, ne remonte pas plus haut que le xvi’ siècle. Toutefois, la plupart des peuples de Langue aryenne sentirent de bonne heure la nécessité de se créer un futur. Ils y parvinrent au moyen d’un verbe auxiliaire ajouté à la racine du verlje principal. En sanscrit, cet auxiliaire est une des formes multiples qu’avait à l’origine le présent du verbe as, être. Peu à peu, le sens de cette forme s’est spécialisé et elle a fini par devenir exclusivement l’exposant du futur. Les choses se sont passées à peu près de la même manière dans le grec. Le futur dont on se sert le plus communément dans cette langue se compose aussi de la racine verbale suivie de l’auxiliaire être, et il est surtout caractérisé par la présence de la lettre s, débris de la racine es correspondant à as sanscrit et signifiant également être. Le latin a coiiservc quelques anciens futurs analogues au futur grec et dans lesquels figure aussi un s. Tels sont capso, faxo, a.ro des verbes ca/jpre, prenàre, facere. faire, agère, pousser, .açir ; mais par la suite ces formes ont pris le sens du futur antérieur ou celui de 1 optatif. Dans le latin classique, cet ancien futur a été remplacé de deux façons différentes : 1» dans les deux premières conjugaisons, on a formé un futur composé en soudant au thème du verbe un auxiliaire appartenant à la racine qui est dans le parfait fui du verbe être, auxiliaire dans lequel la consonne /"est devenue un b. On a eu de la sorte ama-bo, ama-bis, amabit, ama-bimus, ama-bitis, ama-bunt, j’aimerai, tu aimeras, etc., et de même mone-bo, monc-bis, etc., j’avertirai, tu avertiras, etc. 2» Dans les deux dernières conjugaisons latines, c’est-à -dire dans la troisième et la quatrième des grammaires classiques, on a introduit un futur composite dont la pre-