Page:Larive - Dictionnaire français illustré - 1889 - Tome 1, part. 3, franch-hyst.djvu/249

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

1002 HOUILLE. C’est elle que l’on préfère pour la fabrication (lu gaz d’éclairage, et elfe est la meilleure poui’ le chauffage domestique. Elle se comporte bien sur la grille. C’est à la variété de la houille grasse à longue flamme que l’on doit aussi rapporter le canuel-cual du Lancashire et de 1 Irlande, brùlaut avec une longue flamme blanche et bi’illanto et réservé on Angleterre pour le chauffage des appartements. Ce canncl-coal peut en outre être travaillé au tour, et servir à faire une foule de petits objets tels que tabatièi’es, encriers, coupes, etc. Les mines de houille ne se rencontrent pas également dans tous los pays : très multipliées en certaines contrées , elles sont rares ou manquent complètement dans d’autres. Elles ne se trouvent que dans le terrain carbonifère qui forme l’assise supérieure des terrains anciens. Il faut que ce terrain carbonifère ne soit point trop au-dessous de la surface dusolpourqu’on puisse atteindre le combustible. C’est donc dans les lieux où il affleiu-e, ou bien dans ceux où il n’est recouvert que par une médiocre épaisseur de terrains plus récents qu’il y a lieu de rechercher les gisements de houille. Or ces conditions ne sont remplies qu’au pourtour des terrains granitiques ou des terrains siluriens et dévonieus. C’est donc sur la limite de ces formations que l’on peut découvrir des mines de houille. En ontre, il peut arriver qu’il en existe de petits bassins dans les dépressions des régions granitiques. Il résulte de là quedansleN.dela France et en Belgique, sur le contour des terrains primaires qui constituent le plateau des Ardennes, on peut admettre la possibdité de l’existence d’une région houillère. Cette région existe en effet, et elle est très étendue. Elle forme une grande bande qui comprend les gisements houillers de l’Angleterre , du Pasde-Calais, de la Flandre, de la Belgique et de la Westphalie. C’est là le grand bassin du N. -O. de l’Europe. La houille qu’il renferme s’est formée dans les lagunes qui bordaient à une faible distance le littoral de la mer du Nord pendant l’âge carbonifère. Au S. et à l’E. de cette ancienne plage, à mesure qu’on s’avance dans le continent, la chance de tomber sur des gisements de houille diminue de plus en plus. 11 en existe encore cependant ; mais ces gisements se sont formés dans les lacs ou dans les marais disséminés à la surface des terres déjà émergées. Ces gisements, beaucoup moins vastes que ceux de la grande bande houillère du Nord, sont situés dans la vallée de la Sarre, dans les Vosges, sur tout le pourtour du Plateau central de la France, et enfin dans l’intérieur même de ce plateau où l’on remarque notamment une longue traînée rectiligne de dépôts houillers qui, commençant à la porte de Moulins par le bassin de Nouant, se prolonge par Commentry, Sainl-Éloi et le bassin de la haute Dordogne jusqu’au delà de Mauriac. La disposition du terrain houiller n’est pas la mémo dans cette région continentale que le long de l’ancien littoral de la mer du Nord. En Angleterre, en Flandre, en Belgique, dans la vallée de la Rilhr, le terrain houiller proprement dit repose sur un puissant étage de calcaire carbonifère, et consiste en une série d’assises alternantes de grès et d’argiles schisteuses. C’est au milieu de ces grès et de ces argiles que sont intercalées les couches de houille, d’une régularité et d’une continuité remarquables, mais d’une faible épaisseur, car leur hauteur varie de Om.SO à 0’»,80 et 1 mètre, et celles dont la puissance dépasse 1 mètre sont citées comme exceptionnelles. Du reste ces couches, qui se rencontrent les unes au-dessus clés autres à HOUILLÈRE A. Uâtinii’iits d’eiploitaUon et puils d’extmction. B. Puits d’aérase, coulunant le» tuyaux de ventilation et d’t^puisonient des eaux. C. benne de montage ; enibarquenieat d’une berline de charbon. D. Aneienne galerie d’extr.ietion inaçonni*e, servant de fralerie de roulage. E. Mineurs counnençaut lexploitation d’une taille. F. Mineurs et herscheuses attendant la beun3 pour remonter. G. Ouvriers occnpi^s an boisage d’une galerie. H. Kntr,ie d’Tine galerie transversale boi8<*e. I. V<’n entretenu pour purifier lair dans les galeries. J. Mineurs attaquant un gisement. K. L. Galeries d’exploitation. M. Kntn^i’ d’ime jialerie transversale non boist’e. N. Galerie iaoudOe. -Crépine de la pompe d’épuiseuieut. différents niveaux, sont fort nombreuses : il y en a H à Valenciennes, 24 à Aniche (Nord), plus de 100 dans le bassin de Âlons, et encore doit-il y en avoir de trop pi-ofondes pour qu’on ait pu les reconnaître. Dans les bassins du centre et du midi de la France, au contraire, le calcaire carbonifère n’existe pas, et le terrain houiller repose directement sur les roches ignées ou sur les terrains sédimentaires les plus anciens. Il commence à la base par des conglomérats formés de gros blocs provenant des roches anciennes ; puis viennent des brèches et des poudingues a cailloux roulés, composés de granits, de gneiss, de micaschistes et de quartz, débris du sol préexistant. Plus haut commence la série des grès plus ou moins fins et des argiles schisteuses au milieu desquelles se trouvent les couches de houille. Celles-ci ne sont ni si régulières, ni si étendues en longueur que les couches du bassin francobelge ; mais en revanche elles sont beaucoup plus puissantes. La plupart de celles qu’on exploite dépassent ) et 2 mètres. Les couches de 4 mètres sont fréquentes, et sur beaucoup de points il en est qui ont 10 mètres et même 15 mètres do hauteur. D :ins les mines de Be’zenef, on cite une couche qui atteint 30 mètres, et la grande couche de Monlchanin, dans le milieu de son renflement, mesurait plus de 50 mètres d’épaisseur. Un très grand nombre de ces couches sont en fond de bateau, c’est-à -dire qu’elles présentent à peu près la forme d’une nacelle et qu’à partir du point le plus bas elles se relèvent ilans toutes les directions. Très souvent ces couches, comme du reste celles du Nord, ont été repliées en zigzag par de puissantes compressions latérales, do sorte qu’un puit-s foncé verticalement les recoupe plusieurs fois. Pour extraire la houille d’un bassin, on perce de distance en distance des puits verticaux qui atteignent une même couche en ilifféreius points et on réunit ces puits par lies galeries plus ou moins horizontales, ouvertes dans la houille même ou dans les roches encaissantes. Les mineurs entament le combustible avec des pics, et le font tomber en fragments plus ou moins gros. Des femmes et des enfants ou même des hommes chargent ces fragments dans des chariots qui roulent sur des rails posés dans la galerie. Ils sont ainsi transportés jusqu’aux puits. Là on les fait monter jusqu’à la surface du sol dans des bennes ou caisses suspendues à des chaînes qu’on enroule sur un treuil mis en mouvement par le jeu d’une machine à vapeur. Ainsi que nous l’avons déjà dit, les mines de houille sont fort inégalement répartiesdans les différentes régions de la terre. Là ou elles existent, lorsqu’elles occupent la place des lagunes qui bordaient autrefois une grande mer, elles s’échelonnent queltiuefois sur une étendue considérable ; mais lorsqu’elles se sont formées dans les lacs des continents de l’époque carbonifère, elles ne constituent que des bassins assez limités et généralement isolés les uns des autres. L es pays de l’Europe les plus riches en mines de houille sont, par ordre d’importance, les îles Britanniques, la France, la Prusse et la Saxe, la Belgique, la Bohème et la Russie. La partie centrale de cette dernière contrée recèle, à la vérité, des gisements de houille d’une immense étendue et plus vastes peut-être que ceux qui existent dans aucune autre région de l’Europe ; mais ces gisements sont encore mal connus ou peu exploités. Les îles Brit.anniques, proportionnellement à leur superficie, sont le pays qui renferme le plus de mines de houille. Celles-ci y occupent le vingtième de la surface du sol ; en Belgique, les dépots houillers recouvrent la vingt-quatrième partie du territoire, tandis qu’ils ne forment que le deux-centième de la surface de la France.