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11Y13RIDER (S’j

IIYDNE.

l’âne, a donné naissance à une postérité.

Dans le langage ordinaire, on emploie souvent l’un pour l’autre les termes d’hi/Orklc el de tiK’lis ; mais il est préférable de n’appliquer le dernier qu’aux êtres qui , nés d’un croisement, forment entre eux des unions fécondes. (V. Metii et Métissage.) On délinit habituellement les hybrides et les métis en disant que les premiers sont le résultat du croisement de deux espèces distinctes, el que les seconds sont le résultat du croisement de deux races. Mais pour que ces délinitions eussent quelque valeur, il faudrait qu’au [u-éalable tous les naturalistes se fussent mis d’accord sur la signification précise du mot espèce et sur celle du mot race. Or c’est ce qui n’a point eu lieu jusqu’à présent. Tant qu’on n’aura point dit nettement ce qu’il laut entendre par espicc et ce qu’il faut entendre par race, on sera embarrassé pour appliquer toujours à propos les qualilications d’kii/jriae et de métis. Néanmoins un fait parait définitivement acquis à la science : c’est que seules les espèces d’un même genre peuvent se féconder réciproquement, que deux espèces très éloignées donneront des produits inféconds ou des hybrides et que deux autres, rapprochées ou moins éloignées, donneront des produits indéfiniment féconds ou des MÉTIS. Ces principes peuvent servir à la détermination du degré de parenté plus ou moins intime qui existe entre deux espèces. Ainsi, par exemple, le bouc et la brebis étant croises couramment au (3hili dans le but d’obtenir les animaux qu’on appelle corneros linudos et dont les peaux, sous le nom de pellones, constituent des cha/jraques d’un usage très répandu ; de plus, ces animaux se reproduisant constamment entre eux, on eu conclut que le bouc et la brebis sont deux espèces très voisines donnant naissance à des métis et non à des hybrides. La signification du mot htjbride étant limitée de la sorte, on reconnaîtra que la production des hybrides vrais n’a dimportance pratique qu’en ce qui concerne le mulet et le bardot, tandis que la production des métis est l’objet de la préoccupation cpntinuelle des éleveurs.

Les hybrides tiennent à la fois par leurs caractères du père et de la mère qui les ont engendrés. Ils gagnent souvent en taille et en vigueur constitutionnelle, mais semblent être plus sauvages et plus rétifs que leurs parents. Le mulet, par exemple, dont l’entêtement est devenu proverbial, est un âne grandi se rapprochant de sa mère la jument Far le volume du corps, par la forme de encolure et de la croupe, par l’uniformité de sa robe et par la denture, mais ayant gardé le tempérament du père et possédant la tète grosse et courte de celui-ci, ses longues oreilles, ses jambes sèches, sa queue faiblement poilue à la racine et ses sabots étroits. Il

Eu botanique, on appelle hi/liride toute plante provenant d’une graine qui, à l’état d’ovule, a été fécondée par le pollen d’une espèce différente de celle qui a produit cet ovule. Par l’ensemble de ses caractères, l’hybride végétal est une plante intermédiaire entre les deux végétaux qui ont concouru à sa formation. Ordinairement, les propriétés de ceux-ci se sont fusionnées dans l’hybride ; mais d’autres fois elles se retrouvent simplement juxtaposées. Par exemple, sur le cylisus Adami, hybride du cylisus laburnum et du cytisus purpureus, on trouve des branches qui ressemblent, les unes à celles du cytisus laburnum et les autres à celles du cytisus purpureus, et parfois, sur le même rameau, les fleurs jaunes du premier s’entremêlent aux fleurs pourpres du second. Indépendamment des caractères qu’il a hérités de ses deux parents, l’hybride en présente qui lui sont propres et far lesquels il se distingue nettement de un et de l’autre. Souvent, lorsqu’il provient d’espèces très voisines, il est, comme les métis proprement dits, plus vigoureux que ses deux parents ; il a des feuilles plus grandes et plus nombreuses, des tiges plus fortes et plus hautes, des branches et des racines plus ramifiées. Il a une tendance à vivre plus longtemps : ainsi deux plantes annuelles peuvent donner naissance à un hybride bisannuel, et deux plantes bisannuelles à un hybride vivace. En outre, la floraison de l’hybride peut être iilus précoce, plus prolongée, plus abondante que celle qu’on remarque chez les deux parents ; ses fleurs sont souvent plus grandes, plus brillamment colorées, plus odorantes, et leurs pétales doublent plus facilement. Mais, par contre, la fécondité des hybrides est généralement plus faible que celle de chacun des deux parents. Cependant il n’y a jioint d’uniformité sous ce rajjport. Certains hybrides, tels que ceux qui proviennent de deux daturas, de deux nicotianas, de deux pétunias, produisent presque autant de bonnes graines que les deux espèces d’où ils dérivent, tandis que d’autres, par exemple les hybrides des verbascum, sont entièrement stériles. Entre ces deux cas extrêmes on peut trouver tous les intermédiaires. Les espèces très éloignées n’engendrent que des hybrides complètement stériles et plus ou moins rabougris. Quand deux hybrides se sont fécondés mutuellement, les graines fertiles qui en proviennent donnent naissance à des plantes qui se ressemblent beaucoup entre elles ; mais celles-ci, à leur tour, produisent trois sortes de graines : parmi ces graines, les unes donnent des jilantes pareilles à l’espèce qui a fourni le pollen ; les autres, des plantes semblables à celle qui portait les ovules, et enfin un troisième lot de graines donne naissance à des plantes intermédiaires et présentant une extrême variabilité.

Ce n’est que très exceptionnellement qu’il se forme des hybrides ue cryptogames. Cependant, chez les algues, on a obtenu un liybride des fucus vesictilosus et fucus serratus, et diverses espèces de fougères ont aussi donné naissance à des hybrides. Mais c’est iiarmi les plantes angiospermes que l’hybridation est le plus fréquente. Elle est commune dans les familles des Liliacées, des Iridées, des Solances, des Scrofularinces, des Primulacées, des Renonculacées, des Caryopliyllées, des Malvacées, des Géraniacées, des Onagrariées, des Rosacées et des Salicinées, etc. Elle est rare au contraire chez les Labiées, les Papilionacées, les Crucifères, les l’apavéracées, les Urticées, les Graminées, etc. Au sein d’une même famille, certains genres sont enclins à produire des hybrides et d’autres ne le sont point. Parmi les Caryophyllées, les œillets s’hybridcnt aisément et les silènes difficilemeut. Chez les Solanées, l’hybridation est fréquente dans l’étendue des genres nicotiana, pétunia, verbascum ; elle est rare chez les linaires et chez les mufliers. Ordinairement, l’hybridité est réciproque entre deux espèces du même genre, c’est-à-dire que le pollen de chacune d’elles est propre à féconder les ovules de l’autre. Mais, dans certains cas, il n’en est pas ainsi. Par exemple, le nicotiana paniculata peut avoir ses pistils fécondes par le pollen du nicotiana Langsdorfii ; mais les ovaires de celui-ci ne peuvent être fécondés par le pollen du premier. Un hybride croisé avec l’un de ses parents directs produit ce que l’on appelle un hybride dérivé. Si celui-ci vient à être croisé à son tour avec la souche génératrice et aiiLsi de suite, on obtiendra une succession de plantes qui, à chaque génération, seront de plus en plus semblables à l’un des végétaux d’oii elles ont tiré leur origine, et finalement, au bout d’un nombre de générations plus ou moins grand, les produits auront fait retour au type primordial. Les hybi’ides entre deux plantes de genres différents sont beaucoup moins communs que les hybrides nés de deux espèces du même genre ; cependant on en a observé entre les lychnis et les silènes, entre les rhododendrons et les kalmia, entre les triticum et les içgilops. On ne connaît pas d’exemples d’hybrides provenant de végétaux appartenant à doux familles différentes.

Sm. Un

hybride, un animal ou un végétal provenant de la fécondation d’une espèce par une autre.

Il

En terme de grammaire, on appelle mot hybride tout mot formé d’éléments empruntés à des langues ditVérentes. Par exemple, anormal est un mot hyliride parc" qu’il est formé du préfixe privatif grec a et du latin norma, règle ; monocle est un autre mot hybride formé du grec novo ;, seul, et du latin oculus, (ml. Il est de bonne règle de ne créer dans une langue que le moins possible de mots hybrides.

Dér. llybridilé,

hybridcr, hi/bridation

.

«IIYimiDEK (.S ’) (hybride), vt. Etre fécondé par le pollen d’une antre espèce, en parlant d’un végétal.

  • JIYimil)ITÉ (hybride, sf Caractère

(l’un être ou d’un mot hybride : Lhybridilé du mulet.

lIYDARTIIUOSE (du g. ÇSwp, eau + ïfOf’jv, articulation), .ç/’ . Hydropisie d’une articulation, caractérisée par une augmentation de volume de cette dernière, par de la fluctuation et une gêne des mouvements. On la combat surtout en comprimant la partie malade et en maintenant celle-ci immobile. HYDASI’E, fleuve de l’Inde ancienne sur les bords duquel Alexandre le Grand vainquit Porus. Auj. c’est le Djelem ou Cheluin, HYDATIDE (g. OoaT ;’ ;, génitif iSariSoç, vésicule remplie d’humeur), sf. Autrefois, nom jiar lequel les médecins désignaient toute tumeur enkystée remplie d’un liquide aqueux et tran.sparent.

||

Aujourd’hui, le

premier état sous lequel se présente la larve d’un ver solitaire presque microscopique, le ténia échinocoquc. Jusqu’ici ce ver sexué n’a été observé que chez le chien. La seule cause des hydatides qui s’observent chez l’homme sous la forme cie kystes hydatiques, est donc l’introduction dans le tube digestif de celui-ci des embryons du ténia échinocoquc du chien. Le ver dont il s’agit, à cette phase de son existence, c’est-à-dire à l’état d’hydatidc, a la forme d’une vésicule dont le volume peut varier depuis la grosseur d’une tête d’épingle jusqu’à celle d’une tête de tout jeune enfant. Cette vésicule est entourée d’une enveloppe qui a l’apparence du blanc d’œuf un peu cuit, et elle est remplie d’un liquide renfermant du chlorure de sodium en dissolution.

Bientôt, par bourgeonnement,

l’hydatide donne naissance, soit sur sa surface externe, soit sur sa paroi interne, soit même dans son épaisseur, à d’autres vésicules toutes semblables à elle-même et nommées hydatides filles. Celles-ci à leur tour en engendrent d’autres qui sont les petites-filles, et ainsi de suite. Parmi ces hydatides secondaires, tertiaires, etc., il en est qui sont dites stériles, parce qu’elles ne peuvent produire i’échinoeoques, et d’autres que l’on qualifie de fertiles, parce qu’elles donnent naissance à ces ténias. A la face interne de l’enveloppe de ces dernières il existe une couche grenue désignée sous le nom de membrane germinale. C’est cette dernière membrane qui, en continuant à évoluer, se transforme en échinocoquc. (V.ce mot.) Les hydatides sont fréquentes chez le chien et chez l’homme en Islande et en Australie. Elles ne se développent point dans les cavités du corps qui sont revêtues d’une membrane muqueuse ; mais on les trouve dans les cavités séreuses et à l’intérieur du foie, des poumons, du cœur, de la rate, des reins, du cerveau, du mésentère, de l’œil, des os, etc. Elles constituent donc une espèce de ladrerie particulière que l’homme peut contracter par sa cohabitation avec les chiens. En outre, l’hydatide pont vivre dans le corps des singe», des bœufs, des moutons, des chameaux, des porcs et des kanguroos. lY. Échinocoquc, Scolex, Tétiia.)

D<>r.

liydalique. hydatisme.

  • IIYDATiyUE (hydalide), adj. 2 g.

Formé par une hydatide.

||

Qui est occa-

sionné i>ar une hydatide : Frémissement hydatique, sensation spéciale que l’on perçoit à la main en percutant un kyste hydatique voisin de la surface du corps. Ce frémissement est dii aux fluctuations du liquide contenu dans les hydatides.

1IY’I)AÏIS :HE (g.

- jôwp, génitif ’jôacco ;,

eau), sm. Bruit produit par la fluctuation d’un liquide contenu dans une cavité, un abcès. (Méd.)

HY’DERABAn. (V. llaïderahad.)

HY’DNE (du g. Oôvov, trutTe sm. Genre de champignons dont la partie fructifère se compose d’un pied surmonté d’un chapeau